vendredi 14 juillet 2017

Une visite de Tikal

Un séminaire m'a récemment fait découvrir le Guatemala. Enfin, « découvrir » est peut-être un bien grand mot. Si vous êtes comme moi un habitué des séminaires, vous savez qu'on ne voit généralement de la destination que des salles de réunion, les murs de la chambre d'hôtel, et la salle d'attente de l'aéroport. C'est en tout cas ce à quoi se résument mes découvertes lors de mes séminaires à l'étranger. Ce séminaire au Guatemala s'est cependant avéré un peu différent, puisque j'ai pu bénéficier d'un moment de liberté. A cette occasion plutôt rare, j'ai ainsi pu visiter Tikal, près de Flores. Mieux encore, j'ai pu la découvrir une première fois depuis les airs, lors d'un vol en hélicoptère organisé au dernier moment, avant de l'arpenter à pied pour en explorer les rues. Tikal n'est pas une ville comme les autres, si vous n'en avez jamais entendu parler : il s'agit en fait d'un imposant centre cérémoniel maya. Imposant est un bien petit mot pour décrire ce qu'on ressent les premiers instants. En arrivant depuis les airs, on découvre soudain les sommets des pyramides qui émergent de la dense canopée de la forêt tropicale. Elles laissent immédiatement imaginer ce que la grande cité de Tikal a dû être autrefois. Le site était un centre urbain très important pour les Mayas qui, grâce à leur art, leur architecture et leur écriture, leurs calendriers et leurs systèmes astronomiques, créèrent l’une des cultures les plus sophistiquées de l’Amérique précolombienne. Cette culture se répandit sur un vaste territoire qui recouvrirait aujourd’hui une partie du Mexique, le Guatemala et Belize, et atteignit son apogée durant la période dite classique (vers 250-900). Tikal, centre religieux où les habitations étaient réparties en périphérie de la ville, jouait un rôle politique important et contrôlait probablement la région environnante. Son influence religieuse fut établie entre 300 av. J.-C. et 100 apr. J.C. époque où furent construits divers temples et pyramides. Entre 600 et 800, durant son âge d'or, Tikal incarna les grandes réussites de la période classique maya. Elle devint le centre le plus important des basses terres humides, bénéficiant d'une classe supérieure aisée et d’une vie artistique florissante, et arborant des ensembles architecturaux soigneusement agencés dont on peut admirer aujourd'hui les vestiges: places majestueuses jouxtant de superbes palais, temples et pyramides gigantesques, le tout relié par des rampes et des chaussées. On peut ainsi y découvrir cinq immenses pyramides, certaines surmontées de temple (par exemple le temple du Jaguar qui coiffe la pyramide I). La pyramide IV, la plus haute de toutes (65 m), était l’un des édifices les plus élevés des civilisations anciennes. Les vestiges de Tikal comprennent aussi des tombes, des stèles gravées, des réservoirs d‘eau et peut-être un marché. La ville déclina après 800 et disparut au Xe siècle. Cette visite compense à elle seule toutes les visites que je n'ai pas faites lors des précédents séminaires. Je n'imagine pas qu'il puisse y avoir un site plus extraordinaire et fascinant à visiter qu'un site maya, dont la culture est décidément très éloignée de la nôtre. Le vol en hélicoptère n'était pas mal non plus, soit dit en passant, et je recommencerais bien un jour ou l'autre, si j'en ai l'occasion. Regarder la terre depuis le cockpit d'un tel appareil n'a vraiment rien de comparable avec la vue qu'on peut avoir d'un hublot de Boeing. Suivez le lien pour en savoir plus sur ce vol en hélicoptère.

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