jeudi 18 décembre 2014

Escapade Suisse

Parfois, je regrette que mes amis soient dispersés à travers le monde, chacun ayant choisi de vivre dans une contrée lointaine. Et d'autres fois, je m'en réjouis. Spécialement lorsque l'un d'eux m'invite chez lui. Mon dernier voyage m'a ainsi conduit en Suisse, où un ami m'invitait pour un week-end à inaugurer la saison d'hiver en effectuant une randonnée en motoneige. J'aurais difficilement pu refuser, d'autant que le pays regorge de paysages superbes dont la beauté attire de nombreux visiteurs. Au début du XIXe siècle déjà, certains désignèrent la Suisse comme une destination estivale, conseillée pour son air alpin vivifiant et revigorant. L'Oberland bernois (ou Hautes Terres), avec ses 2500 kilomètres de sentiers, est la destination de randonnée la plus populaire de toute la Suisse, grâce à ses villages de montagne idylliques, ses pics impressionnants, et ses profondes vallées verdoyantes : on se sent régénéré de corps et d'esprit rien qu'à en respirer l'air. Face au spectaculaire massif Jungfrau, perché sur sa corniche au-dessus de la vallée Lauterbrunnen, Mürren est le village le plus haut du canton, et c'est là que mon ami est venu vivre, hors du temps et de la foule : on y accède en effet uniquement par le chemin de fer à crémaillère ou par les remontées mécaniques ! Le coin est le paradis des randonneurs, et l'on peut choisir parmi une centaine de sentiers de randonnée. N'étant pas grand amateur de randonnées, nous avons plutôt pris le téléphérique jusqu'au Schilthorn et son sommet, le Piz Gloria, culminant à 2 969 metres. On peut effectivement apprécier là le panorama des quelque 200 pics depuis le restaurant en hauteur – devenu mondialement célèbre grâce au James Bond de 1969, Au service secret de Sa Majesté. La nuit tombée, nous avons fait une randonnée dans le silence nocturne, seulement rompu par le bourdonnement de nos motoneiges. Une expérience saisissante hors du monde réel. Pour des paysages de montagne renversants et des vues sur les sommets du Mönch et du Jungfrau ainsi que sur le glacier Aletsch, qui s'étend sur 22 kilomètres, nous avons finalement pris le chemin de fer jusqu'au terminus Jungfraujoch : la gare la plus haute du monde, à 3474 mètres ! Mon ami m'a ainsi fait visiter les profondeurs réfrigérées du Eispalast (palais de glace), avant de prendre le chemin du retour en prenant le chemin qui conduit à Grindelwald, ville située sous le pic dominant de l'Eiger, et très prisée pour les randonnées sur ses hauteurs. Avec le recul, je me rends compte que dans cette région pourtant consacrée à la randonnée, je n'ai fait que passer d'un siège à l'autre et me suis très peu dépensé au cours de ce week-end prolongé. A moins que l'on puisse considérer la motoneige comme un sport ? Pour ceux qui voudraient faire de même, je vous recommande ce site qui propose une magnifique randonnée en motoneige.


Assurer la croissance du PIB

Assurer la croissance du Produit intérieur brut (PIB) est devenu, en quelques décennies à peine, une des fins majeures de l’action publique. Cet indicateur est cependant de plus en plus contesté. D’abord pour son incapacité à prendre en compte les dégâts sociaux et environnementaux engendrés par nos modèles de développement. Ensuite, et les deux questions sont intimement liées, parce que la poursuite mécanique de sa croissance concourt désormais aux crises sociale et environnementale. Le PIB n’est donc pas un indicateur pertinent pour mesurer notre bien-être actuel et futur. Qu’est-ce que le PIB ? Cet indicateur cumule l’ensemble des richesses monétaires produites durant l’année, qu’elles soient produites par des acteurs privés proposant leurs biens et services sur le marché ou par des acteurs publics financés par l’impôt. Une définition qui rattache de facto les activités développées par l’économie sociale et solidaire à l’une ou l’autre de ces catégories, selon leur mode de financement. Le PIB a été élaboré aux États-Unis par l’économiste Simon Kuznets pendant la Grande dépression afin de doter l’État fédéral d’un outil statistique permettant de suivre, de manière agrégée, l’évolution de l’activité économique. Un réel progrès, en comparaison des indicateurs utilisés antérieurement pour évaluer l’état de l’économie qui associaient suivi des cours de bourse et mesure des flux de marchandises transportées. Le PIB demeure un indicateur essentiel de l’activité économique parce qu’il associe les deux modes majeurs de production de richesses qui coexistent dans la société : la production pour le marché – les comptables nationaux font ainsi la somme des valeurs ajoutées dégagées par toutes les activités marchandes – et la production de biens publics dans un cadre essentiellement non marchand. Soulignons que la contribution de ces services publics est considérée, dans le cadre comptable, comme égale aux coûts engendrés par leur production. Autrement dit, ces services contribuent à la richesse collective pour ce qu’ils coûtent, une convention qui fait débat puisqu’elle conduit à les déprécier par rapport aux services marchands qui incluent un profit.

Boire, et connaitre le vin

De retour d'un cours d'oenologie, je ne résiste pas à l'idée de vous présenter mon tout nouveau savoir dans le domaine, en vous expliquant comment le vin blanc est conçu. Si vous êtes comme moi amateur de cette couleur, ce billet est pour vous ! Le vin blanc peut, contrairement à ce qu'on pourrait croire, être fait à partir de raisin rouge : il faut seulement veiller à ne pas unir les rafles au jus au moment du cuvage. Pour y arriver, on procède donc au pressurage avant la fermentation. C'est cependant loin d'être la seule originalité des vins blancs, puisque ceux-ci se distinguent par une large gamme : sec, moelleux ou liquoreux. Sitôt que les raisins sont recueillis, il faut procéder à leur pressurage : en effet, le moût de blanc s'oxyde rapidement, et il faut éviter un contact prolongé avec l'air ! Le succès de ce procédé demande de la délicatesse pour éviter que le vin ne présente un goût acidulé dans la bouche. Le moût ainsi obtenu est ensuite envoyé dans un cuveau de débourbage, où il est ensemencé avec une souche de levures, qui doit être adaptée aux arômes primaires. N'ayant pas tout à fait compris cette partie-là, je ne m'y attarderai donc pas ! ^^' Ces levures permettent l'étape au sucre de se métamorphoserr en alcool : c'est l'étape de vinification, qui va changer le jus de raisin en vin. Des arômes inédits font alors leur apparition, essentiels dans la construction du bouquet. Leur construction est soutenue par une vinification à basse température, à environ 19°. L'importance d'une température constante impose un matériel de réfrigération. Pour les blancs doux, moelleux et liquoreux, le processus de la vinification diverge encore sur deux points : en premier lieu, le pressurage est plus long ; en second lieu, la vinification doit être arrêtée avant que tous les sucres ne soient changés en alcool. Voilà, j'espère que ces quelques informations vous permettront de profiter un peu mieux de votre prochaine dégustation de blanc. Je dois reconnaître que j'ai été agréablement surpris par ce cours d'oenologie. Je craignais de me retrouver entouré de snobs, mais l'ambiance était au contraire très conviviale et détendue. A refaire, si j'en ai l'occasion. Non, ce n'est pas une suggestion de cadeau de Noël. Quoique... Pour en savoir plus sur le vin, je vous recommande ce site de cours d’œnologie.


Quand les toubibs font grève

La mobilisation ne fléchit pas malgré les ouvertures du gouvernement. Médecins généralistes, spécialistes, urgentistes présentent une longue liste de revendications. Tiers-payant pour tous, territorialisation de l’offre de santé sous l’égide des Autorités régionales de santé, délégation de la vaccination aux pharmaciens ou bien de la prescription anti-tabagique aux sages-femmes, relégation des cliniques au second plan... A en croire les médecins libéraux qui s’apprêtent à faire grève lundi jusqu’au nouvel An, tout est sujet à conflit dans le projet de loi Santé de Marisol Touraine. Le mouvement annoncé depuis septembre est en train de se durcir, malgré les ouvertures récentes de la ministre . Le gouvernement s’attend à une grève très suivie et n’espère plus l’arrêter. Tous les syndicats représentatifs de généralistes sont désormais mobilisés. Les spécialistes appellent aussi à cesser le travail, à l’exception du BLOC qui représente les chirurgiens-obstétriciens-anesthésistes. C’est la base qui pousse les médecins, et les revendications s’étendent bien au-delà de la loi Santé. «?Nous voulons que s’ouvrent au plus vite des négociations conventionnelles pour revaloriser la consultation de base, mais aussi les séances longues pour la prévention ou les pathologies chroniques?», explique Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, le premier syndicat de médecins. L’hôpital public lui aussi est touché, car certains praticiens ont décidé de se greffer sur le mouvement des libéraux afin de donner plus de poids à leurs propres revendications, qui n’ont rien à voir avec la loi Santé. Derrière leur syndicat l’AMUF, les urgentistes feront la grève du zèle , avec un brassard. Le SNPHAR-E, qui regroupe les anesthésistes-réanimateurs, demande de meilleures conditions de travail. Marisol Touraine a pourtant promis de rouvrir la discussion en janvier, et reporté l’examen du projet de loi par le Parlement au mois d’avril - en dépit des deux semaines de congé de l’Assemblée à Pâques. Elle a indiqué dans un entretien à «?Libération?» les sujets dont elle était prête à discuter : la place des médecins dans l’offre territoriale de soins ; la préservation de l’intégrité du métier et des garanties pour que le tiers-payant ne soit pas une usine à gaz et puisse être mis en œuvre progressivement. Reste un sujet non-négociable : l’interdiction des dépassements d’honoraires pour bénéficier du label «?service public hospitalier?», qui exclut de fait les cliniques. «?C’est le système qui a prévalu jusqu’en 2009, explique-t-on au ministère de la Santé. Cela n’a jamais empêché les cliniques de se positionner sur des missions de référence, comme la recherche et l’enseignement.?» L’objectif n’est pas de faire imposer par les cliniques des contraintes à leurs chirurgiens... mais plutôt de mettre en évidence la différence entre les hôpitaux publics ou à but non lucratif étiquetés «?service public?» et les autres.

L'hypersexualisation est en ordre de marche

Comment pourrons-nous préserver nos enfants de normes que nous contribuons à véhiculer ? Phénomène de société intégré par les adultes et illustré par les concours de Mini-Miss qui se développent fortement dans certaines régions ; marché potentiel d’enfants prescripteurs devenus « mini adultes », confusion des âges illustrée par le concept de « pré-adolescent », les facteurs de propagation sont massifs. Insidieusement, l’hypersexualisation s’appuie sur le retour des stéréotypes dès le plus jeune âge comme en témoigne la sexualisation des jouets ou le retour d’une presse pour fille centrée sur l’apparence. La logique de consommation dans une société individualiste aux structures familiales fragiles, le primat de l’image dans une société qui ne l’a pas intégré dans son éducation, la libération sexuelle dans une société qui n’a pas achevé la construction de l’égalité entre les sexes, conduisent à l’hypersexualisation des adultes comme des enfants. Les parents sont légitimement inquiets. L’hypersexualisation des enfants constitue un enjeu individuel. Ces enfants sont fragilisés dans leur construction identitaire. A l’extrême, l’intrusion précoce de la sexualité entraine des dégâts psychologiques irréversibles dans 80 % des cas. Plus généralement, l’hypersexualisation participe au développement de conduites à risque et notamment à l’anorexie mentale pré-pubère (37 % des jeunes filles de 11 ans sont à la diète). L’hypersexualisation est indissociable de la banalisation de la pornographie, comme principal mode d’éducation à la sexualité des jeunes garçons qui, outre le principe de la domination performante masculine, peut induire des comportements sexuels violents et légitime le harcèlement. L’hypersexualisation est également un enjeu collectif d’affaiblissement des principes de dignité de la personne humaine et d’égalité entre les sexes, un enjeu à double sens. L’hypersexualisation véhicule le stéréotype de la femme/fille passive, définie par son apparence et animée par la sexualité. La critique de l’hypersexualisation véhicule également des stéréotypes sexistes dans la diabolisation des adolescentes et la culpabilisation des mères. Force est de constater que l’hypersexualisation est systématiquement appréhendée au féminin sans que son miroir masculin ne soit interrogé. Ainsi, la critique des spa mèresfilles aurait-elle pu souligner honnêtement l’existence dans les mêmes locaux d’un spa pères-fils…. Au-delà de l’enjeu individuel de prévention des conduites à risque, le raz de marée attendu de l’hypersexualisation sera la régression de la cause féminine et de l’égalité entre les sexes.

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